Bébés et Médicaments : UFC-Que choisir dénonce des usages inutiles
« Médicaments pour enfants Inutiles voire dangereux » titre le magazine Que choisir en couverture de son édition du mois de mars 2018 sorti en kiosques, ce jeudi. Au milieu de la page au fond blanc, une fillette vêtue d’un t-shirt manches longues vert anis, assise, se mouche avec un mouchoir blanc en papier. Le magazine de l’association de consommateurs UFC-Que choisir ajoute un encadré de fond orange frôlant l’épaule droite de l’enfant et inscrivant en lettres de couleur blanche « La liste noire de Que Choisir » puis en lettres de couleur noire « Toux, fièvre, digestion… » Additionnons à cette série les termes diarrhée, rhume, otite, coliques, reflux du nourrisson, poussées dentaires. Tous ces maux frappent les bébés et les enfants de bas âge. L’inquiétude des parents face à ces maux tient souvent de la fragilité du système immunitaire à cet âge. Dans son gros dossier spécial de six pages, le magazine mensuel dénonce le « recours excessif aux traitements médicamenteux chez les plus jeunes pour des maux bénins. » L’enquête menée par Marie-Noëlle Delaby et Anne-Sophie Stamane s’attaque aux médicaments sensés guérir ses maladies bénignes en s’appuyant sur des témoignages de médecins spécialistes de l’hôpital Necker et l’hôpital Trousseau, à Paris, et de l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt.
Elle dresse une liste des produits par catégorie en fonction des pathologies : utiles, inutiles, à éviter ou encore rarement utiles. Les conseils énoncés dans cette enquête s’attachent plus aux gestes qu’aux moyens. Les sirops antihistaminiques sont ainsi « rarement utiles » en cas de toux sèche, la codéine serait « à éviter. » En cas de toux, le meilleur remède résiderait dans des techniques de bon sens : « élever la tête du lit empêche les sécrétions nasales de couler dans la gorge », ou encore « aérer la maison tous les jours, ne pas exposer l’enfant au tabac et limiter la température ambiante à 19 degrés. » Pour les enfants de plus de 12 mois, préférer le miel mélangé au yaourt.
Face au rhume que le magazine défini comme une « atteinte virale sans gravité », l’usage d’un mouche-bébé est considéré comme « utile. » Les nettoyages du nez à l’eau de mer stérile sont recommandés.
Face à la diarrhée, l’Imodium enfants, délivré sur ordonnance est « à éviter. » Cet opioïde peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs en bloquant le transit et expose le sujet à des somnolences. Ce médicament interdit aux moins de 2 ans ne favoriserait pas la réhydratation. Alors UFC-Que Choisir prône d’hydrater son enfant par des solutions orales et valide l’utilité de l’Adiaril, du Viatol, du Fanotyle, ou encore du Novalac Hydranova. L’enfant a un système immunitaire plus fragile que celui de l’adulte mais à des âges similaires, chaque enfant dans sa nature va résister plus ou moins intensément à l’une ou l’autre de ces pathologies courantes.