Rentrée scolaire 2018 : les séances d’éducation sexuelle au tableau
A trois jours de la rentrée scolaire 2018, la majorité des parents sont déjà sur le pont des préparatifs.
Entre l’appréhension des nouvelles rencontres et les dernières fournitures ou paires de baskets à acheter, il y a un sujet brûlant qui hante les médias et réseaux sociaux cette semaine. Ce sujet est brûlant car il parle de sexualité en la focalisant sur les enfants. Déjà parler de sexualité chez les adultes est compliqué, alors utiliser ce terme en direction d’un enfant qui plus est, non pubère, donne aux parents de quoi sortir leurs griffes finement taillées… Et aux détracteurs de s’en donner à cœur joie.
En cause : les « cours d’éducation sexuelle », trois mots qui font trembler l’imagination.
Tout commence cet été. Dans une interview sur RMC en date du 18 juillet 2018, la secrétaire d’état à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, annonce pour la première fois qu’elle enverra une circulaire avant la rentrée des classes « à tous les recteurs de France pour qu’ils mettent en œuvre une loi qui existe déjà mais qui n’est pas mise en œuvre, qui demande qu’il y ait trois séances d’éducation à la vie affective et sexuelle faites par an, par des associations qui ont des agréments. » Ces séances dites d’éducation sexuelle sont mentionnées dans l’Article L312-16 du code de l’Education voté il y a dix-sept ans sous la forme suivante : « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. »
Que cela veut-il dire dans la pratique ?
En 2018, selon la secrétaire d’Etat, « on y parlerait du consentement, du respect d’autrui, des rapports entre les femmes et les hommes et de la manière dont effectivement ce n’est pas faire la fête que d’aller mettre une main aux fesses à une femme. Le corps des femmes n’est pas un bien public, il leur appartient à elles seules. »
Les associations d’Intervention en milieu scolaire agréées par l’Education nationale devraient relayer ces messages essentiels. La notion de « consentement » est bel et bien à relayer et rappelle certains termes de la loi sur les Violences sexistes et sexuelles adoptée le 3 août 2018. Même si cette nouvelle loi ne s’adresse pas directement au milieu scolaire, son Article 10 préconise une sensibilisation du corps enseignant avec une « formation au respect du non-consentement. »
Déjà, un communiqué du Haut conseil à l’Egalité datant de juin 2016 avait indiqué « une éducation à la sexualité qui reste parcellaire et inégale selon les territoires, en dépit de l’obligation annuelle de trois séances du CP à la Terminale prévue par la loi du 4 juillet 2001, en ajoutant que « lorsqu’elle est mise en œuvre, cette information reste encore trop souvent restreinte à des questions d’ordre anatomique et biologique. »
Revenons à 2018, en souhaitant à tous les écoliers une rentrée en bonne intelligence.