/  A la Une   /  Complémentaire santé en 2022 : une hausse probable des tarifs

Complémentaire santé en 2022 : une hausse probable des tarifs

Le report des soins et la Covid ont eu raison des organismes de complémentaire santé. Les acteurs du secteur prévoient ainsi une hausse des cotisations pour compenser les pertes qu’ils ont subies durant notamment les premiers mois de 2021.

Une hausse moyenne de 7 à 10 % en vue

En janvier 2021, une hausse tarifaire de 1 % était déjà enregistrée. Mais pour le premier trimestre de 2022, les organismes complémentaires prévoient une nouvelle augmentation des cotisations, et ce, d’une manière plus importante. En effet, la Fédération nationale indépendante des mutuelles représentée par Philippe Mixe estime que cette inflation sera de l’ordre de 7 à 10 %, même si la plupart des assureurs projettent une hausse tarifaire moyenne de leurs contrats de santé de 4 à 6 % en 2022.

Les organismes complémentaires expliquent cette augmentation par un déficit évalué à 900 millions d’euros durant les 6 premiers mois de 2021. Les assureurs n’ont pas pu rattraper le manque à gagner engendré par une envolée des dépenses santé qui elle est évaluée à 9 %, soit l’équivalent de 1,45 milliard d’euros. Si jusqu’ici, seulement quelques assureurs ont dévoilé leur tendance à l’augmentation des prix, d’autres pensent néanmoins maintenir leurs tarifs actuels.

La réforme santé en cause

La réforme « 100 % santé » serait en partie à l’origine de cette flambée. Pour rappel, ce plan santé actif depuis janvier 2021 vise à faciliter l’accès aux soins dentaires, d’optique et d’audiologie aux patients ayant souscrit une mutuelle santé. L’organisme complémentaire est alors tenu de rembourser en totalité les dépenses qui n’ont pas été prises en charge par l’Assurance maladie. Cette réforme avec un reste à charge zéro concerne également un large choix de prothèses dentaires et auditives, de lunettes et autres équipements. Mais c’est la hausse des soins dentaires qui aurait le plus affecté les assureurs. Durant le premier trimestre de 2021, ils auraient augmenté de 45 %.

La crise sanitaire aussi pointée du doigt

La crise sanitaire a aussi coûté cher aux organismes complémentaires notamment à cause du rattrapage des soins. Le coût des soins qui ont été reportés durant la période de la Covid est estimé à 340 millions d’euros. Le télétravail durant les confinements a en effet eu raison de nombreux travailleurs qui ont dû alors recourir davantage aux soins de kinésithérapie et d’ostéopathie.

Durant la crise due au coronavirus, l’État estime néanmoins que les organismes complémentaires ont pu réaliser des économies d’une valeur de 2,2 milliards d’euros. Ce chiffre correspond au montant que les mutuelles n’ont pas déboursé durant la crise de Covid du fait de la diminution des dépenses de santé entre autres. L’État a ainsi imposé aux acteurs du secteur une taxe estimée à 1,5 milliard d’euros avant d’y ajouter 500 millions supplémentaires. Face au refus des organismes complémentaires, la taxation est revue et ramenée à son montant initial. Elle est intégrée à la TSA ou taxe de solidarité additionnelle. Un paiement en deux temps était alors prévu. Le premier prélèvement d’un milliard d’euros était programmé en 2020.

Le vieillissement de la population est à prendre en compte dans l’augmentation du tarif de couverture de santé complémentaire. Grâce aux avancées de la médecine, l’espérance de vie augmente. Les secteurs des soins de santé, dont les mutuelles, devront alors débourser plus puisque le nombre des seniors augmente et les soins dont ils auront besoin par la même occasion. 

La résiliation infra-annuelle pour parer à la hausse des tarifs ? 

Face à la flambée des cotisations, les assurés peuvent facilement partir chez un concurrent grâce à la résiliation infra-annuelle mise en vigueur en décembre 2020. Grâce à ce décret, au bout d’un an d’engagement, les assurés peuvent mettre fin à leur contrat de complémentaire santé sans frais et sans qu’ils aient à fournir de justification. La résiliation infra-annuelle porte aussi bien sur les contrats collectifs que sur les contrats individuels. Cette législation peut inciter les assureurs à maintenir leurs prix et ainsi garder leurs adhérents. Si la résiliation est réalisée après le renouvellement du contrat, l’assureur doit procéder au remboursement de la prime versée de la période pendant laquelle l’assuré a été couvert, et ce, sous 30 jours. 

La décision d’annuler son contrat de complémentaire santé par l’adhérent doit être faite après mûre réflexion. Il est important de comparer les offres du marché pour trouver la plus intéressante. Une fois en possession du contrat adapté, il peut être intéressant de laisser la nouvelle mutuelle effectuer les démarches de résiliation.  

Différentes options s’offrent à l’assuré pour faire part à son organisme complémentaire de son désir de résilier le contrat. Le demandeur peut le notifier par lettre, par acte extrajudiciaire, par lettre recommandée ou par e-mail recommandé, par d’autres moyens indiqués dans la police d’assurance ou par le mode de communication utilisé par l’assureur.