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Déficience visuelle : comment garder le lien avec ses proches

Plus d’un million de personnes âgées souffrent de déficience visuelle en France. Cette statistique est amenée à doubler à l’horizon 2050. En cause : le vieillissement de la population française ainsi que les maladies des yeux comme le glaucome, la cataracte, la rétinopathie diabétique et la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA. La malvoyance chez un senior bouleverse tout son quotidien et génère des obstacles d’ordre pratique ainsi que de l’incompréhension dans son entourage.

Connaître les conséquences de la malvoyance

Pour accompagner une personne dans sa nouvelle situation d’aveugle ou de malvoyant, il est essentiel pour les proches de mesurer l’impact de la pathologie sur sa vie quotidienne. Les troubles de la vision sont parfois liés à d’autres déficiences sensorielles comme des problèmes d’audition ou des troubles mentaux. Le handicap visuel a un retentissement sur la vie professionnelle, la vie en société et sur d’autres sphères de la vie du senior.

Celui-ci peut connaître de grandes difficultés à gérer les situations de la vie de tous les jours. Il passe par des états de stress, de manque d’assurance, de tension nerveuse, d’angoisse qui occasionnent insomnies et épuisement. Plus grave encore, les personnes qui deviennent malvoyantes au cours de leur vie souffrent d’une santé mentale fragile. Le traumatisme engendre la crainte de l’isolement, des pensées suicidaires, de la dépression, de la colère et de la déprime.

Bien organiser le cadre de vie

La perte de la vue est certes handicapante, mais elle ne signifie pas pour autant une perte totale d’autonomie, malgré un profond sentiment d’impuissance et de dépendance à son entourage. Un aménagement intelligent du logement permet par exemple d’éviter les chutes et les chocs. Il s’agit de faciliter la circulation du malade chez lui en retirant les meubles qui représentent des dangers comme les tables basses, les câbles ou les tapis. L’installation d’un éclairage d’appoint pour augmenter la luminosité de manière uniforme dans tous les passages et pièces de l’appartement permet d’éviter la fatigue des yeux.  

Il est judicieux de penser à un système de rangement pour un repérage facile des produits des affaires à utiliser au quotidien, notamment si le malvoyant connaît aussi des troubles de la mémoire. Par exemple, des objets comme les clés, la télécommande et les lunettes doivent être rangés dans un panier ou dans une corbeille à portée de main. D’autres petites astuces comme des étiquettes en gros caractères de différentes couleurs peuvent améliorer son repérage. Un jeu de couleurs foncées alternées avec les teintes claires du mobilier, des escaliers, de l’accès à la cabine de douche ou du bord de la baignoire facilite grandement la vie d’un malvoyant au sein de son cocon.

Il est essentiel que l’entourage comprenne bien que le système ainsi instauré aide au repérage et à la sécurité du malvoyant. Celui-ci doit utiliser du matériel adapté à son handicap et à des aides techniques. Un orthoptiste conseille l’utilisation de loupes électroniques grossissantes jusqu’à 25 fois pour la lecture des horaires de bus ou des étiquettes de prix dans les commerces. D’autres aides techniques comme un lecteur de couleur pour identifier les vêtements, des ustensiles de cuisine parlant, des téléphones mobiles équipés de logiciels à commande vocale sont adaptés aux capacités du malvoyant.           

Profitez aussi de la vie

Les proches d’un senior avec un handicap visuel ont cette lourde tâche de garder un lien en stimulant la communication. Le maintien d’un lien social est primordial. Lorsque pour des raisons de sécurité, la conduite d’un véhicule devient impossible pour le sénior malvoyant, il peut se voir offrir les services d’organismes spécialisés avec ou sans accompagnateur pour suppléer les transports en commun. Les fans de lecture peuvent se rabattre sur les milliers d’ouvrages littéraires accessibles en version audio. L’univers du divertissement n’est pas en reste grâce à l’édition de jeux et de cartes en gros caractères.    

Des dispositifs qui agissent au quotidien

L’assistance animale est une solution pour éviter que les déplacements du déficient visuel ne deviennent un parcours du combattant. Le rôle d’un chien-guide est d’apporter un soutien de tous les instants à son maître. Ce gain d’autonomie modifie radicalement les relations intrafamiliales. Les aidants ressentent un sentiment de soulagement et sont moins inquiets pour leur parent. En parallèle, une relation affective particulière s’instaure entre le chien et son maître. La présence de l’animal permet au malvoyant de s’insérer en permanence dans toutes les activités de la famille, chose quasi impossible à réaliser sans le chien d’assistance. Le demandeur peut s’adresser à la Maison Départementale des Personnes Handicapées de son département pour obtenir une prestation de compensation du handicap ou PCH aide animalière pour couvrir en partie les dépenses occasionnées par l’adoption d’un chien-guide. Différents dispositifs comme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie ou APA ou les aides financières de l’Agence Nationale de l’Habitat permettent également au senior de conserver son indépendance.