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Cop 28 : pas de sortie mais une « transition vers une sortie des énergies fossiles »

Les treize jours de conférences et de négociations sur le changement climatique de la Cop 28 qui a réuni, à Dubaï, les représentants de 196 pays du monde entier et de l’Union Européenne sont finis. Leur issue, s’est traduite par la remise, ce mercredi 13 décembre, du texte de la nouvelle version de l’accord final qui stipule d’« opérer une transition vers une sortie des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale. »

Ce sont les termes employés par le ministre de l’industrie des Emirats Arabes Unis, Sultan al-Jaber, qui a présidé de cette vingt-huitième Cop. Ce dirigeant multi-casquettes aussi homme d’affaires, patron de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc, et patron de la société d’énergies renouvelables, Masdar avait affiché, depuis le 30 novembre, date d’ouverture des débats, sa volonté d’orienter le texte final de cette Cop 28 vers l’objectif de triplement des énergies renouvelables et le doublement du taux d’efficacité énergétique.

Le président Français, Emmanuel Macron qui a été présent à Dubaï le 1er et le 2 décembre a salué, hier sur le réseau X (anciennement Twitter), « une étape importante » qui « engage le monde dans une transition sans énergies fossiles » même s’il est un fervent partisan de l’énergie nucléaire pour ralentir le rythme de réchauffement climatique. « C’est une première et une avancée pour le respect de l’accord de Paris. », a-t-il ajouté.

Le texte final de la Cop28 fait aussi état du premier bilan mondial, Global Stocktake, des engagements pris par les États à Paris, en 2015, lors de la COP21.

Les rapports scientifiques de l’ONU, de l’Agence internationale de l’énergie, de nombreuses ONG, de collectifs scientifiques, du GIEC sont unanimes depuis déjà plusieurs années : si les modes de production industriels, les habitudes de consommation de la population mondiale, et les comportements du quotidien ne changent pas, la température globale risque de passer de 2,5 °C à 2,9 °C d’ici la fin du siècle. Les pays signataires des accords conclus à l’issue de la Cop 21, en 2015, s’étaient engagés à limiter la hausse des températures « au-dessous de 2 °C ». Le seuil de 1,5 °C avait même été évoqué.

C’est la raison pour laquelle ces acteurs, en soutien avec l’Union européenne, les représentants des îles du Pacifique, des pays d’Amérique latine ont plutôt suggéré l’objectif de la fin de l’utilisation des énergies fossiles qui représentent près de 80% des émissions de gaz à effet de serre, première cause du dérèglement climatique.

Sans viser impérativement la fin des énergies fossiles produites par le charbon, le pétrole, et le gaz, l’accord de la Cop28 mise sur les solutions technologiques qui vont permettre de baisser les émissions de gaz à effet de serre. Un chantier titanesque à ciel ouvert !

Crédit photo : Capture d’écran site Touteleurope.eu